1918 : Une croix au Tertre

A deux kilomètres du bourg, en allant vers Redon se trouve une croix.

Elle fut érigée après la grande guerre 1914-18 par Jean-Louis Bougeard (1852-1930) et son épouse Julie Menant (1854-1934) , cultivateurs au Tertre en reconnaissance du retour de leurs trois fils mobilisés Jean -Louis , (1883) , Prudent en (1885) , Patrick en (1887)

Voir aussi: [son histoire]

L’été 44 - Guignen libre !

Voici, retranscrit ici un document retrouvé de 11 pages dactylographiées (il manque les pages 8, 9 et 10, si quelqu’un les a…) dont l’auteur m’est pour l’instant inconnu (si quelqu’un le sait…). Il relate l’épisode vécu par la commune de Guignen durant l’été de la libération. Episode qui fut marqué par l’événement douloureux de la rafle du 28 juillet.

Juin-juillet 44 : Ça chauffe !

L’annonce du débarquement en Normandie des troupes alliées le 4 Juin 1944 avait électrisé tout le monde. On sentait qu’allait se jouer le dernier acte de la tragédie mondiale. Le Général de Gaule était attendu comme un sauveur non seulement par les fervents auditeurs de la radio de Londres, mais même par ceux qui avaient souffert des outrances d’une propagande mal informée, ou l’esprit partisan côtoyait un patriotisme sincère. Derrière l’homme du 18 Juin se profilait la silhouette du général Leclerc, ce héros pur de tout alliage, stratège à la fois calculateur et audacieux, aux réussites éblouissantes. Une vague de confiance succédait aux longues attentes et aux incertitudes.

Dans la nuit du 5 au 6 juin, un petit groupe de parachutistes descendait au bois des Chamfanis à l’endroit où il est traversé par la ligne à haute tension Rennes-Ponchateau. IL était commandé par un officier français, le lieutenant VARNIER, fils lui-même d’un officier du génie.

Quand les parachutistes, après avoir plié bagage, sortirent du bois, puissamment armés, ils rencontrèrent le jeune Geneviève OLLIVIER qui, dans un champ voisin gardait des vaches et leur indiqua la ferme du Coudrais qu’habitaient ses parents. Son père, Baptiste OLLIVIER à la première interrogation déclara prudemment qu’il avait pour propriétaire M de BRICOURT, qui, étant Maire de la commune se trouvait mieux placé pour le renseigner.

Le lieutenant laissant ses trois hommes au Coudray se rendit seul aux Métairies. Il pénétra dans la cuisine du château, n’y trouva que les domestiques entrain de prendre leur petit déjeuner. Mais le fils du Maire, le docteur De BRICOURT, alors présent le rejoignit bientôt, lui proposa une chambre pour faire sa toilette et le fit monter au salon tandis qu’on lui préparait un déjeuner.

L’officier, gonflé à bloc, un poignard à la ceinture, armé d’une mitraillette ne parlait que de pourfendre les collaborateurs et paraissait très exalté. IL fallait se rendre compte à qui on avait à faire.

Le maire était venu rejoindre son fils. Le lieutenant mis en confiance en apprenant qu’un autre fils de la maison, combattant de la France Libre avait été tué à Bir-Akeim, se déboutonna complètement et apprit des choses fort intéressantes. Un second débarquement était prévu à Saint Nazaire à une date prochaine. Les troupes débarquées devaient remonter au nord par la vallée de la Vilaine pour donner la main aux contingents démarqués en Normandie et barrer la route aux allemands installés dans la presqu’île de Bretagne.

Plusieurs groupes de parachutistes lancés sur la ligne de la Vilaine devaient, après avoir rempli des missions spéciales se retrouver à Saint Marcel en Morbihan, et, avec un important groupe de résistants, favoriser le passage des troupes débarquées à Saint Nazaire.

La mission particulière du lieutenant était de faire sauter le tunnel existant entre les gares de Saint Senoux et de Bourg des Comptes sur la ligne Rennes-Redon pour gêner les transports de troupes, d’armes et de munitions de l’ennemi. Cette mission fut remplie brillamment le lendemain. L’entrée du tunnel fut obstruée par une explosion de bombe alors qu’un train s’y trouvait engagé. Il fut ainsi bloqué et la réparation du tunnel interrompit plusieurs jour le trafic. Ce travail de désorganisation était mené en même temps par l’aviation alliée qui, jour après jour, avec plus ou moins de réussite venait bombarder la ligne et les ponts sur la vilaine.

Le lieutenant emmena ensuite son groupe à Lohéac où il fut hébergé chez le Baron De TERLINE au Bois-au-Voyer, puis il s’achemina avec ses hommes vers Saint Marcel où il retrouva un rassemblement de résistant.

Mais les Allemands alertés avaient envoyé un fort parti ; Il y eut une échauffourée assez sévère au cours de laquelle le plan du débarquement à Saint Nazaire fut saisi par un prisonnier. Ce projet étant éventé devenait d’une exécution plus difficile. On y renonça. D’ailleurs, l’avance des alliés en Normandie s’accentuait, et les ennemis trop peu nombreux en Bretagne pour défendre un front continu constituèrent des îlots de résistance à Brest, Lorient et Saint Nazaire. Ce fut l’origine des poches qu’on eut à réduire plus tard. Dans l’immédiat, le plus utile était de poursuivre les débris de l’armée allemande en retraite vers Paris , sans leur laisser aucun répit.

Cependant l’activité de l’aviation continuait sur notre région. Un jour, c’est une bombe qui tomba à la Goulochère sans autre victime que des pommiers. Le 27 juin, l’ennemi ayant cru repérer des emplacements de batterie lança plusieurs bombes aux abords du village de Villeneuve. Madame FEVRIER qui habite ce village a un gendre et une fille tués, une autre fille blessée. Un groupe de résistance a été organisé à Maure. Beaucoup de réfractaires au travail en Allemagne se cachent dans les bois et y trouvent du travail dans les scieries. A ces patriotes se joignent des éléments de moralité douteuse qui s’unissent pour rançonner les fermes réputées prospères. Le 4 Juillet un cultivateur du Plessix Tuaux, BOUTIN, est assassiné sur sa charrette au moment où rentrait des champs. N l’accusait de trafiquer avec les allemands. Puis les agresseurs entrent dans sa maison pour saisir le magot. La femme de BOUTIN refusant de le livrer est abattue à la mitraillette.

28 Juillet : la rafle

Les allemands devenus nerveux envoient le 25 Juillet à Guignen une patrouille qui pénètre à l’hôtel des voyageurs et au patronage où elle trouve quelques jeunes gens réunis autour d’un vicaire, l’abbé HUET. Ils sont conduits chez L’adjoint M. EDET et, en sa présence, ils sont identifiés. On a pris leur nom seulement. Ne viendra-t-on pas les réclamer comme otages ou pour empêcher qu’ils soient armés. La population est inquiète.

Le lendemain, en haut de la côte des Réhallières, un camion allemand essuie une rafale de mitraillette. Le conducteur est tué. L’ennemi enrage. Une patrouille vient le soir perquisitionner à l’entrée de Guignen chez le docteur CHAPPEE. Puis, le 28 au soir, à l’heure du couvre feu, un groupe nombreux de soldats allemands arrivent et se dispersent dans tout le bourg font sortir tous les hommes des maisons et raflent les plus jeunes au nombre de 21. Prévenu, le Maire M. De Bricourt part le lendemain à bicyclette pour Rennes et se présente à la préfecture. Il est reçu par le Secrétaire Général M. FOURES, qu’il a connu sous-préfet à REDON, lui conte l’incident et lui demande d’intervenir auprès des autorités allemandes. Il apprend que les jeunes gens ont été incarcérés à la caserne Marguerite et qu’ils ont été remis à la Gestapo qui est très autonome et n’admet aucune protestation.

Le soir de même jour, au crépuscule, un camion allemand arrive aux Métairies. Ne vient-il pas rafler encore des jeunes ? Le Maire envoie un émissaire dans les villages voisins pour qu’ils se mettent en garde. Mais non, le camion ne s’arrête pas. Après être passé devant le château, il continue sa route, s’arrête cent mètres plus bas. Voilà qu’on entend du coté de la butte de la Salonnière des coups de maillets, comme si l’on enfonçait des poteaux. Puis au bout d’un moment, le camion repasse devant le château toujours sans s’arrêter. C’était des soldats du génie qui étaient venus entourer d’un réseau de fil de fer barbelé un pilonne de la ligne haute tension Rennes-Ponchateau et enfouir des petites mines. La résistance avait fait sauter plusieurs pylônes sur la commune de Guipry. L’ennemi minait pour atteindre ceux qui tenteraient de faire sauter de nouveaux pylônes.

voir aussi: [28 Juillet 44 la rafle de Guignen]

3 août : libération de Rennes…. et Guignen

Cependant, les troupes américaines progressaient en Normandie. Elles avaient atteint Avranche. Leur avant-garde déboucha à Rennes le 1ier Août. Quelques combats de rue. Sentant une résistance, nos alliés s’arrêtent et attendent les renforts qui suivent.

C’est seulement le 3 Août au soir qu’ils entreront en force dans la ville, faisant plus de mille prisonniers. Mais l’ennemi a amené sur les ponts de la vilaine du centre de Rennes des camions chargés d’explosifs. Il y met le feu. Les ponts sautent. La faculté de médecine, le Musée, des maisons de commerce aux abords sont endommagées, mais la ville est investie.

Des tanks poursuivent l’ennemi en retraite et délivrent quelques villages.

Les américains arrivent par la route de Lassy

en même temps que Rennes, Guignen voit arriver dans la fin de la matinée du 3 août des tanks américains qui débouchent par la route de Lassy.

Ils entrent avec circonspection, pénètrent au presbytère où les officier allemands avaient leur casino, puis pénètrent sur la place de l’église et prennent à droite vers la route de Redon.

Des allemands sont faits prisonniers

Avec enthousiasme, les habitants ouvrent leurs fenêtres, plantent des drapeaux français.

Mais voilà qu’arrive par la route de Rennes une voiture décapotée garnie d’officiers allemands. Voyant le bourg pavoiser aux couleurs françaises, ils mettent une mitrailleuse en batterie et balayent la place de l’église d’une rafale. Devant la maison de Madame CHOUAN, un homme est tué, TURPIN’ deux autres : BIGNON et JOLY sont blessés à l’entrée de la rue Gicquel, puis la voiture part à toute allure dans la direction de Redon. Elle bute sur les américains, se jette alors dans l’allée du Plessix gagne le pont de la planche et quelques cent mètres plus loin enfile la route de Saint Malo de Phily. Vers les Barres, elle est saluée par des mitraillettes. Quant aux tanks américains, ils ont continué vers Lohéac et rencontrés quelques résistances. On entend des coups de canon et un tac tac de mitrailleuse.

Le 4 août, le défilé des troupes américaines qui continuent. C’est l’infanterie qui arrive en camion, Quelques groupes d’allemands, fuyant les routes, reculent à travers les bois. Ils cherchent une occasion de se rendre. La veille, un camion ennemi butant dans les camions américains avaient été arrêtés. De ses deux conducteurs, l’un s’était rendu. L’autre s’y étant refusé avait reçu une balle dans les reins et souffrait le martyre.

On l’avait installé sur une chaise longue dans le jardin du docteur CHAPPEE, sur la route de Redon, avec la pensée de le confier à la prochaine ambulance qui passerait. Mais ni une ambulance américaine, ni une ambulance allemande ne voulurent s’en charger. En fin de journée, la sœur Thérèse qui dirigeait l’école libre des filles et soignait les malades s’offrit à l’héberger. On l’installa dans une classe au rez de chaussé. Le 5, profitant d’un moment où il était seul, le blessé se saisit d’un détonateur qu’il avait réussi à dissimuler, le plaça sous sa nuque et se fit sauter la cervelle(1).

(1) (note manuscrite rectificative en marge) Il ne fut jamais seul, il fut veillé trois nuits par la supérieure et ses adjointes La 3ième nuit, vers cinq heure du matin, l’une d’entre elle ayant aperçu la flamme du détonateur poussa les autres vers la porte avant que le détonateur n’explose réveillant le bourg.

Mauvaise nouvelle

Le 6 Août, on remet au maire un billet au crayon lancé d’un train vers Saint Senoux. C’était le train qui emmenait les 21 prisonniers extraits de la caserne Marguerite. Ce billet indiquait qu’ils allaient à Savenay, et le bruit couru le lendemain qu’ils avaient été libérés par les Américains. C’était hélas une fausse nouvelle ! Le convoi se rendait en Allemagne. Mais peu avant d’arriver à Tour, vers Château Lavallière, le train, tiraillé par l’aviation française alertée, stoppa. Les gardiens des prisonniers se réfugièrent à l’abri sous les wagonds. On était au bord de Loire assez basse en ce moment. Les prisonniers qui savaient nager plongèrent dans le fleuve et parvinrent à l’autre rive. Il purent s’abriter et trouver de l’aide près des habitants, et lorsqu’il n’y eu plus de danger pour eux furent rapatriés à Guignen. Quant à ceux qui n’avaient pu s’évader, le train remis en marche, furent conduits en Allemagne en tant que déportés. Cinq moururent à la peine.

Le 7 et 8 août, des patrouilles américaines et de résistants pourchassent les petits groupes d’allemands isolés. Des rafales de mitraillette sont entendues dans les massifs boisés du Plessix, de Painroux. A la ferme « Les Champs », un groupe d’Allemand se rend.

Dans la nuit du 9 au 10 Août, une importante flottille aérienne allemande survole Guignen, se dirigeant sur Rennes. Une DCA les disperse.

Dick, l’acrobate

Des bombardiers américains se sont installé au camp de Saint-Jacques-de-La-Lande. Ils ont pour mission d’aller chaque jour bombarder Brest.

Le 26 Août, un groupe de ces aviateurs en Jeep se présente aux Métairies. Aucun ne parle Français. L’accueil est réservé. Les enfants de M. De Bricourt usant du peu qu’ils savent d’Anglais ont une conversation difficile. Le lendemain, ils reviennent plus nombreux. Il y en a de toutes origines. Il règne entre eux une bonne camaraderie.

L’un d’eux, le « captain STINNE », prénommé Dick et surnommé « Pomme de Pin » est un sportif remarquable, véritable acrobate en aviation. On lui confie un fusil de chasse. En deux heures, il abat sept canards sur l’étang de Painroux. C’est aussi un sentimental. Il pense à la fiancée qui l’attend en Amérique et qu’il espère rejoindre bientôt. Pour cela, il multiplie les prouesses dans l’espoir d’un avancement pour son retour en Amérique. En attendant, il est heureux d’avoir trouvé un foyer où il se sent reçu avec sympathie. Il revient plusieurs fois, annonçant sa visite en survolant les Métairies au ras du toit, après quoi, ayant atterri à Saint Jacques, il saute dans sa Jeep et nous arrive.

Un jour, avec un petit avion, il descend dans la prairie sous le château. Il y a des battages aux environs. Les cultivateurs abandonnent les vanneuses rejoindre l’avion.

Dick est bientôt nommé colonel et affecté aux environs de Paris. Il reviendra encore une fois aux Métairies pour faire ses adieux. Il repart pour l’Amérique où il se marie.

Et puis un jour, sa femme écrit que, commandant une escadre aérienne au Japon, il meurt dans un accident au cours d’une manœuvre.

Après la guerre

Si de la scène militaire on se reporte aux événements politiques, on enregistrait déjà bien des déceptions. On avait espéré que le Général De Gaule serait le réconciliateur des français et ferait la synthèse de toutes les bonnes volontés. Refusant hautainement les avances que lui faisait le Maréchal PETAIN, et sans expérience politique, il ne pu se soustraire complètement à la lourde hypothèque des partis qui l’avaient servi à Londres et dans la résistance et qui voyaient dans la France un butin à exploiter. Ce fut le pillage du budget, l’assaut des postes de commande, la mise au rancart d’officiers et de fonctionnaires dont la plupart n’avaient pas démérité de la patrie.

Le plus virulent et le mieux organisé des partis, le Parti Communiste, pris en main les leviers de commande du pays. D’un bout à l’autre de la France couru le slogan « THOREZ au pouvoir ». S’il avait un moment déserté, c’était pour mieux défendre ses idées. Le Général DE Gaule n’avait-il pas lui aussi déserté à Londres pour mieux servir la France ? Le Général du se résigner à réhabiliter THOREZ.

Alors que l’ennemi occupait encore une partie de la France (les poches) la préoccupation dominante des nouveaux gouvernants était d’abolir tout ce qu’avait fait le gouvernement de Vichy, de déclarer nul tous ses actes et d’y substituer les ordonnances élaborées par le comité d’Alger. Des comités de libération créés un peu partout de la façon la plus arbitraire avaient reçu entre autre la mission d’écarter les municipalités nommées par l’état français sous l’occupation. Dans le canton de Guichen, il en existait deux : celle de Guichen et celle de Guignen. Le Maire de Guichen M BRYONE, marchand de nouveautés, subit de fortes pressions, et se retira.

A Guignen, la tactique fut différente. M. De Bricourt ne subit aucune pression directe. Le comité de libération de Guichen dépose un jour à la mairie une sorte d’ordre de service où il était dit que la municipalité De Bricourt était maintenue et que le Maire aurait à faire publier le lendemain un ordre du jour du Conseil National de la Résistance qui était joint. L’ordre de service n’était pas signé. Le Maire n’en fit pas la publication en rendit compte au sous préfet de Redon des raisons pour lesquelles il s’y était décidé.

=> Il estimait n’avoir d’ordre à recevoir que de la préfecture

=> Le papier remis ne portait aucune signature

Ce à quoi, le sous préfet lui donna raison, l’invitant simplement à déférer aux ordres qui lui pourraient être transmis ultérieurement par la voie hiérarchique. L’affaire en resta là tout l’été. M. De Bricourt continua à administrer la commune sans nouvelle intervention du comité de Guichen. Mais dans les derniers jours de Novembre, un M. RIVAUD, délégué du comité de Libération de RENNES se présenta à la Mairie de Guignen, s’informa du Maire et s’indigna qu’il y eu encore un « Maire de Vichy » (sic)

[ici, il manque les page 8,9 et 10 du document dactylographié]

le texte reprend avec la fin d’un discours du Maire lors d’une cérémonie commémorative à la mémoire des disparus – dont son fils]

L’union des esprits est plus indispensable encore. N’écoutons donc pas la voix de ceux qui voudraient spéculer sur nos valeurs pour établir des ferments de haine et de discorde. Elevons nous au-dessus de nos petites rivalités. Modérons nos critiques. Raidissons-nous dans notre volonté de travail honnête, notre esprit d’équipe et notre bon sens, faisons de la commune une grande famille

Voilà ce que demandent nos prisonniers et nos déportés »

Le Discours terminé, M. De Bricourt fit monter au mat les couleurs nationales au son de la sonnerie aux couleurs.

Le cortège se rendit ensuite en procession au monument aux morts précédé du drapeau des anciens combattants. Là M. De Bricourt ajouta quelques mots :

«  Mes chers camarades anciens combattants,

Je vous ai dit dimanche dernier que je vous faisais don de la croix de la libération décernée à mon fils Gaston tué à Bir-Akeim et j’espérais qu’un de ses lieutenants pourrait aujourd’hui être parmi nous pour épingler cette croix au drapeau. Les exigences de service n’ont pas permis au lieutenant Pannetier de s’absenter. Je vais donc le remplacer.

Je sais qu’une des dernières pensées de mon fils a été pour sa petite patrie, pour cette commune de Guignen où il a passé les meilleurs moments de son enfance et de son adolescence. Le Capitaine Gaston De Bricourt est bien des vôtres, et je ne doute pas de répondre à ses sentiments en vous confient le dépôt sacré de ce signe de l’honneur »

La Croix est épinglée au drapeau.

Ultérieurement, le capitaine Gaston De Bricourt fut décoré à titre posthume de la légion d’honneur et, sur l’initiative de M. MOULIN, un ancien de la France Libre qui avait été incorporé après sa mort dans son bataillon dit « du Pacifique ». Le conseil municipal de Rennes a décidé de donner le nom de Capitaine De Bricourt à une rue de Rennes.

Cette rue aboutit au boulevard Albert 1ier . C’est la quatrième rencontrée lorsque l’on prend le Boulevard au départ de la rue de Nantes

remises de décorations

en l’honneur de … 
patience, chargement groupe de photos

de gauche à droite  : Henri Edet, Alfred Legendre, Antoine Rocher, Gustave Legendre, Théophile Verger, Joseph Bertin, Armand Blot (porte drapeau), (cache) Francis Alain, Jean Lemouel, (derriere lui) Robert Leprince, Alphonse Noblet

Président de cérémonie : Constant Fontaine

Cette photo a été prise lors d'une remise de médaille dans la decennie 1970/1980